Une plaque à Lourps

Une plaque commémorative à Lourps

Lors d’une visite dans la librairie de madame Blanche Buffet, cette dernière m’apprenait incidemment que le lendemain était organisé un événement autour de Joris-Karl Huysmans à Lourps.

Lourps est un lieu-dit dépendant de la commune de Longueville (Seine-et-Marne). Celui-ci est constitué de deux éléments établis sur le sommet d’une colline. D’un côté, une vaste propriété privée ceinte d’un mur dissimulant un manoir (communément désigné comme « le château »), un corps de ferme et un pigeonnier ; de l’autre, la chapelle Saint-Menge dont l’origine remonte au XIIIème siècle, flanquée d’un cimetière. J.-K. Huysmans découvrit cet ensemble dès 1881, alors qu’il résidait quelques jours à Jutigny, un village proche du site. Il  revint à Lourps à plusieurs reprises jusqu’en 1885, et en fit littérairement le berceau de Jean Floressas des Esseintes, personnage principal d’A Rebours (1884), et lieu de l’action d’En Rade (1887).

La décision de me rendre à Lourps le week-end suivant mon passage dans la librairie de Mme Buffet ne fut guère longue à prendre.

L’organisation de la manifestation était le fruit du travail croisé entre deux associations : « Culture et patrimoine – Les amis de Lourps » et « Les après-midi de Saint-loup ».  La journée était scindée en deux. En matinée une promenade d’environ une heure et demie était proposée. Muni d’un livret explicatif, je cheminais en autonomie depuis la chapelle en suivant le « chemin du Feu parce que jadis il avait été tracé, à travers champs, la nuit, par le piétinement de tout le village de Jutigny qui courait au secours du château en flammes » (En Rade) jusqu’à Jutigny ; puis, je longeais les tourbières avant d’effectuer une grande boucle dans la campagne avoisinante. A l’issue de la marche était offerte la possibilité de visiter les jardins du château ainsi que ses abords où trône un curieux « puits surmonté d’une sorte de pagode en tôle terminée en un croissant de fer posé sur une boule » (En Rade). Par l’extrême gentillesse des organisatrices, on me présenta la propriétaire des lieux qui me fit un résumé de l’histoire de son bâtiment et des territoires alentours. L’après-midi se déroula dans la chapelle, transformée pour l’occasion en salle d’exposition et de conférence. Des panneaux, des reproductions photographiques, des fac-similés de documents rares présentaient liens entre l’écrivain et Lourps. Ensuite, face à un public somme toute conséquent, trois conférenciers prirent la parole. Ainsi s’exprimèrent, sur la thématique du jour, François Angelier, Eric Walbecq et Lionel Richard. Enfin, à l’issue des débats, une collation était organisée dans la salle des fêtes de Longueville.

Lors de ce moment festif, je discutais avec différentes personnalités locales dont M. Fortin, maire de la Longueville (commune de laquelle dépend Lourps), ainsi que différents membres de l’Association des amis de Lourps. Le cœur des discussions porta inévitablement sur J.-K. Huysmans. Estimant que l’actuelle notoriété de Lourps était en très grande partie due à l’écrivain, je déplorais que son influence ne fût pas mise plus en avant et proposais un projet d’apposition de plaque.

De retour chez moi, je réitérai ma demande par courriel, ce qui généra donc une correspondance régulière avec M. Deprez, président de l’association « Culture et Patrimoine – Les Amis de Lourps ». Il advint donc que le projet de plaque fut approuvé par le Conseil municipal de Longueville et que je fus mandaté pour la rédaction du texte.

In fine, la première plaque du XXIème siècle commémorant J.-K. Huysmans fut scellée sur le contrefort gauche de la façade occidentale de l’église Saint-Menge à l’été 2022.

L’inauguration officielle eut lieu le 17 septembre de la même année, dans le cadre des journées du patrimoine, en la présence de MM. Fortin et Deprez. Après une présentation de la genèse du projet par ce dernier, je pris la parole, une vingtaine de minutes durant, pour exposer l’importance que revêt, à mes yeux, le si particulier site de Lourps dans la vie et l’œuvre de J.-K. Huysmans. On m’invita ensuite à dévoiler la plaque et la cérémonie s’acheva par un sympathique pot de l’amitié organisé par les bénévoles de l’association présidée par M. Deprez.

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Bonus :

  • Lien vers mon discours en vidéo

  • Texte de mon discours inaugural :

« Avant toute chose, je voudrais remercier très sincèrement et très chaleureusement M. Fortin, maire de Longueville, M. Deprez président de l’association des Amis de Lourps ainsi que tous ses bénévoles pour leur soutien et leur engagement sans faille dans la réussite de ce projet littéraire.

Je précise que je ne suis ni un universitaire, ni un journaliste ; mais simplement un lecteur passionné, un admirateur et un collectionneur, membre de la Société J.-K. Huysmans, originaire d’Alsace.

Nous sommes réunis ici pour inaugurer la pose d’une plaque en l’honneur de J.-K. Huysmans sur un contrefort de la façade occidentale de l’église Saint-Menge de Lourps. Mais revenons un peu dans le passé. La première plaque commémorative dédiée à J.-K. Huysmans a été posée le 15 mai 1927 au 31 rue Saint-Placide à Paris, immeuble dans lequel il mourut. Nous étions peu ou prou 20 ans après sa mort. Puis 5 autres plaques furent posées durant le XXème siècle, la dernière en 1995 rue Cambacérès à Paris.

Et nous nous retrouvons aujourd’hui, en 2022, soit presqu’un siècle après la première, pour célébrer la pose de la première plaque du XXIème siècle. C’est donc la preuve que la mémoire de J.-K. Huysmans persiste, et qu’il reste un écrivain qui, sans être un géant tels Victor Hugo, Balzac ou Proust dont on parle tant en ce moment, reste important dans le l’histoire littéraire et dont on a encore beaucoup à apprendre. Si tant est que l’on se donne la peine de le lire, bien évidemment… Car oui, J.-K. Huysmans est un auteur majeur dans le paysage littéraire français pour toute une série de raisons dont l’analyse n’est pas l’objet de ce discours. Mais disons, pour ceux qui ne seraient pas particulièrement familiers avec lui, que peut-être peut-on dire que son art réside dans l’intrication toute particulière entre biographie de l’auteur et ses romans et tout ceci enrobé dans les anneaux d’un style particulièrement truculent. Et cette biographie est elle-même singulière, il a débuté comme épigone matérialiste d’Emile Zola (Marthe, histoire d’une fille ; Les Sœurs Vatard) et terminé sa vie, après une conversion retentissante, comme catholique intransigeant et oblat bénédictin du monastère Saint-Martin de Ligugé (En Route ; La Cathédrale ; L’Oblat), ceci en étant passé par une période pendant laquelle l’occultisme et le satanisme l’intéressèrent particulièrement (Là-Bas).

Mais alors, pourquoi une plaque ici, dans ce lieu-dit de Lourps à l’Est de la Seine-et-Marne sachant que J.-K. Huysmans est un écrivain parisien, né à Paris et mort à Paris dont la détestation de la province est légendaire ?

Entre nous, je pense qu’il aurait volontiers adhéré à l’idée d’Edmond de Goncourt qui écrivait dans son journal le 8 novembre 1881: « « Moi, il n’y a que les êtres parisiens qui m’intéressent… Les paysans, tout le reste de l’humanité enfin, c’est pour moi de l’histoire naturelle. »

Parce que pour détester ainsi les provinciaux, peut-être faut-il les avoir côtoyés. Et J.-K. Huysmans les côtoya notamment ici, à Lourps et ses alentours, Longueville, Jutigny… Et combien de fois y vint-il en villégiature ? Les biographes ne semblent pas tous d’accord, certains ne mentionnent que 2 venues, d’autres 3. La seule certitude que nous ayons est qu’il soit venu à plusieurs reprises et que le lieu lui ait suffisamment plu pour qu’il le mentionne dans ses œuvres. Quand je dis le lieu, il s’agit bien évidemment de l’ensemble qui regroupe l’église Saint-Menge et le château dont il donnera une description dans une lettre à son ami Alexis Orsat le 19 août 1885 : « cette ruine romantique, parfaite comme silence et solitude, mangée de mousse et de lierre, une bâtisse immense avec caveaux et colombiers, pullulant de pigeons et d’hirondelles, battue à tous vents, ayant en somme grand air dans sa détresse. » Les deux édifices forment donc un tout pour lui, d’ailleurs dans son roman En Rade il fait mention de supposés souterrains qui auraient liés château et église.

Nous évoquerons donc ces deux bâtiments avec leurs spécificités propres.

D’abord, le château :

Nous trouvons donc dans son œuvre 2 romans majeurs dans lesquels cette référence apparait :

D’abord, A Rebours, son roman le plus célèbre qui paraît en 1884. Ce roman, considéré comme un roman pivot du XIXème et qui est à peu près le marqueur de sa sortie du naturalisme,  la mention de Lourps apparait dès la première phrase :

« À en juger par les quelques portraits conservés au château de Lourps, la famille des Floressas des Esseintes avait été, au temps jadis, composée d’athlétiques soudards, de rébarbatifs reîtres.» (réître : guerrier brutal et grossier)

Des cohortes entières de lecteurs ont lu A Rebours, bible de la décadence, chef d’œuvre de J.-K. Huysmans. Mais qui se rappelle que le 12ème mot du roman est « Lourps » !

Dans A Rebours, J.-K. Huysmans imagine que son personnage principal Jean Floressas des Esseintes nait dans le château puis, parti faire ses études chez les jésuites, revient à Lourps passer ses vacances d’été, puis des Esseintes finit par vendre le château pour acheter sa fameuse thébaïde de Fontenay-aux-Roses. Notons que ses venues l’été ressemblent à celles que fit J.-K. Huysmans aux étés 1884 et 1885,

Après A Rebours, le deuxième roman est En Rade. Roman souvent méconnu et bien malheureusement oublié dans les notices biographiques de l’écrivain.

J.-K. Huysmans le publie en 1887. Ce coup-ci, Lourps est le lieu de l’action, tout le roman s’y déroule. Ce roman relate l’histoire d’un couple, Jacques et Louise Marle qui vient en villégiature dans le château de Lourps pour échapper aux créanciers suite à une irrémissible faillite. Les choses n’étant jamais simples, Louise souffre d’une mystérieuse maladie nerveuse. Il est absolument remarquable que le volume s’ouvre sur l’arrivée à pied de Jacques au château et s’achève par le même trajet effectué par Antoine et Norine, oncle et tante de Louise, régisseurs du château, qui sont présentés comme de rustres paysans (peut-être une illustration de ce que représentait la province pour J.-K. Huysmans).

Mais au-delà de la simple trame narrative, En Rade peut se lire comme une espèce de récit autobiographique. En effet, J.-K. Huysmans était venu durant quelques semaines en vacances dans le château durant l’été 1885 avec sa compagne, Anne Meunier, elle-même gravement malade, comme l’est Louise dans le roman. On peut réellement établir un parallèle entre le personnage de Jacques et Joris-Karl Huysmans et le personnage de Louise et Anne Meunier. Dans le roman, J.-K. Huysmans rapporte ici ou là à quelques analyses des sentiments de ses personnages dont la crudité fait froid dans le dos, nous renvoyant à nos propres démons.

Je vais vous lire les réflexions de Jacques méditant sur sa pauvre femme. Dans cet extrait, vous remarquerez le passage de la 1ere à la 3eme personne du singulier. Comme si J.-K. Huysmans lui-même s’interrogeait sur ce que vit son personnage, sur ce qu’il a lui-même vécu ici, à Lourps.

«  Louise n’est, depuis sa maladie, bonne à rien. Que faire d’une femme impotente, assise dans un angle, et frappant le plancher du pied ? et puis… et puis… qui sait si sa santé ne s’aggravera point et si je ne deviendrai pas, sans argent pour la soigner, garde-malade ?

Ah ! s’il était seul, comme sa vie s’arrangerait mieux ! si c’était à refaire, comme il ne se marierait plus !

— A supposer, en effet, que Louise mourût, une fois le chagrin tari, il pourrait attendre sans trop pâtir les événements à naître ; il pourrait vivoter jusqu’à ce qu’il eût trouvé une place ; il pourrait peut-être découvrir une femme, râblée, solide, experte à diriger un ménage, une femme qui fût une servante de curé et avec cela une maîtresse qui n’imposât pas à son amant de trop longs jeûnes ! eh oui ! il en souffrait à la fin des fins de cette abstinence de la chair que la maladie de sa femme lui faisait subir !»

On est ici témoin des pensées d’un personnage qui envisage la mort de sa femme, qu’il aime sincèrement, espérant ainsi se débarrasser du fardeau qu’elle est devenue

En parallèle, Louise pense à sa relation avec son mari. Ici il n’y a pas l’emploi de la 1ere personne.

« Elle pensait forcément, ainsi que toutes les femmes, que la possession de son corps était un inestimable don ; comme toutes les femmes encore, épouses, filles ou maîtresses, elle pensait aussi que le mari, le père ou l’amant avait été mis sur la terre pour subvenir aux besoins de la femme, pour l’entretenir, pour être, en un mot, sa bête à pain.

Puis, n’était-elle pas enviable et jolie quand il l’avait épousée, n’avait-elle pas été la dispensatrice de nuits folles, et n’avait-elle pas été constamment aussi attentive aux souhaits de Jacques, vigilante et douce ? En fin de compte, elle avait fait, en se mariant, un marché de dupe, car il l’avait frustrée; il lui avait volé par son insouciance sa vie heureuse et criminellement aggravé les transes de sa maladie par le menaçant aspect de la misère !

Ah ! si c’était à refaire, comme elle ne se marierait pas ! »

Car finalement ainsi que le dit J.-K. Huysmans un peu plus loin, évoquant ces pensées morbides « Si ferme, si vaillant qu’il soit, nul n’échappe à ces mystérieuses velléités qui cernent de loin le désir, le couvent, l’élèvent, le cachent dans les latrines les plus dissimulées de l’âme. » 

Nous sommes tous confrontés à des pensées dont nous sommes peu fiers.

Un important volet de la vie sentimentale de l’écrivain s’est visiblement joué ici, au château de Lourps quand il y vint en vacances.

Intéressons-nous maintenant au deuxième lieu, l’église Saint-Menge.

Rappelons que lorsqu’il fréquenta ces lieux il tendait plutôt vers l’athéisme, ou l’agnosticisme… On ne sait exactement, mais comme je l’ai signalé précédemment il se convertira franchement au catholicisme vers les années 1891/1892.

Donc la fascination du romancier pour l’église remonte à une période ou le fait religieux n’est pas une priorité pour lui, néanmoins il ne le laisse pas indifférent. Voici ce qu’il écrit dans En Rade au chapitre XI :

 « Cette église était en longueur, sans transept simulant les bras d’une croix, formée simplement par quatre murs le long desquels de minces colonnes disposées en faisceaux, s’élançaient jusqu’aux arceaux des voûtes. Elle était éclairée par des rangées de fenêtres se faisant face, des fenêtres en ogive à courtes lancettes, mais dans quel état ! les pointes des lancettes cassées, rafistolées avec des morceaux de ciment et des bouts de briques, les verrières remplacées par des vitres divisées en de faux losanges de papier de plomb ou laissées, telles quelles, vides, la voûte éraillée perdant les eschares de sa peau de plâtre, pliant, surmenée, sous la pesée du toit.

On comprend que l’état de la chapelle n’a rien à voir avec l’état actuel. Elle parait d’abord abandonnée.

(…)  Les chats-huants et les corbeaux entraient librement dans l’église par les trous des vitres, perchaient sur ce Christ et, battant de l’aile, le balançaient, en l’inondant de leurs jets digérés d’ammoniaque et de chaux ! Sur le pavé du sanctuaire, sur les stalles pourries de bois, sur les bancs de l’autel même, c’était un amas de blanches immondices, une vidange d’oiseaux carnivores, ignoble !

Le lieu ne semble habité que par les animaux…

(…)

Un fumet de charogne encensait l’autel. Guidé par cette odeur, Jacques passa derrière le tabernacle et vit, par terre, des restes de mulots et de souris, des carcasses sans têtes, des bouts de queues, des bourres de poils, tout le garde-manger des chats-huants, resté là, près d’une armoire de sapin entr’ouverte dans laquelle pendaient des étoles et des aubes. Il eut la curiosité de visiter cette armoire et, au-dessous du porte-manteau, il discerna, pêle-mêle, sur une planche, un cornet de pointes, le calice et le ciboire, et une boîte en fer-blanc, mal bouchée, gardant quelques hosties.

Nous remarquons ici la présence des objets nécessaires au culte et à l’eucharistie.

(…)

Ah ! tout de même, le prêtre qui laissait dans un tel état d’abandon l’église où il célébrait des offices était un bien singulier prêtre ! il aurait pu du moins serrer ses pains azymes et ses vases, se disait Jacques. Il est vrai que Dieu résidait si peu dans cet endroit, car l’abbé gargotait les sacrements, bousculait sa messe, appelait son Seigneur en hâte et le congédiait, dès qu’il était venu, sans aucun retard. C’était un service tout à la fois télégraphique et divin, suffisant peut-être pour les trois ou quatre personnes arrivées de Longueville et qui n’osaient s’asseoir, tant les bancs étaient vermoulus et sales ! »

Finalement, il apparait à Jacques (je rappelle que l’on peut le considérer comme un double de J.-K. Huysmans) que cette église n’est-elle pas complètement abandonnée aux animaux, qu’un prêtre y officie, et visiblement de manière peu orthodoxe, bâclant les offices pour de rares fidèles.

On trouve dans ces passages, en germe, deux traits extrêmement importants de qui fut J.-K. Huysmans :

– d’abord, un esthète portant un regard acéré et précis sur une pièce d’architecture religieuse. Celle-ci est encore en ruine, mais il admirera les églises parisiennes, pensons à Saint-Séverin, Notre-Dame ou encore Saint-Merri et bien sûr, la plus belle de toute, la cathédrale Notre-Dame de Chartres dans son roman de 1898 sobrement titré La Cathédrale.

– Ensuite, un catholique acariâtre qu’il sera notamment après sa conversion et même au-delà de sa mort. Je vous donne une citation extraite des Rêveries d’un croyant grincheux, texte posthume, qui résume son éternelle incompréhension : « Pourquoi un catholique pratiquant est-il plus bête qu’un homme qui ne pratique pas ? ». Beaucoup lui ont reproché ses propos acerbes envers le clergé séculier, persuadé qu’il était un faux dévot, que sa conversion était feinte, qu’il était une espèce de nouveau Léo Taxil. Mais sa longue et lente agonie, entièrement tournée vers une acceptation chrétienne de la douleur prouvera l’intensité de sa foi à tous ses contempteurs.

Je pense que le chemin parcouru entre la vision de l’église délabrée de Saint-Menge et l’admiration pour la somptueuse cathédrale de Chartres apparait comme une métaphore du parcours religieux que suivra J.-K. Huysmans, de l’agnosticisme à la foi absolue.

Pour conclure ce discours, je dirais :

–  que A Rebours s’ouvre sur le château de Lourps et se clôt par une prière : « Seigneur, prenez pitié du chrétien qui doute, de l’incrédule qui voudrait croire etc… »

– que En Rade offre la première fois une place importance à un édifice religieux dans l’œuvre de J.-K. Huysmans

Et que pour ces 2 raisons, Lourps est un lieu majeur dans la vie et l’imaginaire huysmansien.

Je pense que ce site a eu un rôle de pivot et peut-être perçu comme le fondement de la deuxième partie de sa vie d’homme et de sa carrière d’écrivain.  Et c’est pour cela que je pense que la pose d’une plaque s’imposait sur un contrefort de la façade occidentale de l’église Saint-Menge.

Je vous remercie toutes et tous pour votre présence et votre écoute. »

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Discourant

Dévoilant