Huysmans et l’Evangile du réel

Emmanuel GODO

Editions du Cerf, collection Histoire, Paris, 2007 – 19.7 x 12.5 cm – 326 p.

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L’auteur propose des visions analytiques personnelles des principales œuvres de Joris-Karl Huysmans, envisagées dans l’ordre chronologique de parution. Elles sont souvent pertinentes mais leur incomplétude — manquent au moins, ou sont sommairement traitées, les deux bornes de la carrière littéraire de J.-K. Huysmans, Le Drageoir aux épices (1874) et Les Foules de Lourdes (1906) — altère quelque peu la valeur de ce plan « catalogue ».

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« On ne dit rien lorsqu’on affirme que Huysmans se complaît à décrire la vilénie, la bassesse, la médiocrité. On parlerait bientôt de perversion, de goût malsain. Il faut voir l’immense souci de vérité que révèle sa démarche depuis le début. Ne pas séraphiser l’homme, le saisir dans son jus. C’est l’homme réel que l’Eglise évangélise, pas une abstraction, un être qui tiendrait déjà de l’ange. L’homme irregardable, irrécupérable, dont la vie se résume à une danse macabre sur le vide. C’est ce point de réalité que la peinture de Huysmans cherche à rendre en peignant une humanité pitoyable, funambulesque, caricaturale dans sa vérité même. » (p. 240)