Palais du Trocadéro (Paris)

Carte postale

Paris n° 45, Palais du Trocadéro, B. F., Paris, 9 x 14 cm, circulée, av. 1903

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« Vue de face, cette bâtisse, construite en fer à cheval, présente une gigantesque rotonde que surmontent deux tours octogones, deux vagues minarets fenestrés, à clochetons d’or. A l’examiner d’un peu loin, l’on dirait d’un ventre énorme et de deux maigres jambes, les pieds en l’air, chaussés de bas à jour et de mules d’or, et le dessin se complète par les deux ailes appuyées à terre, soutenant ainsi que des bras, en un périlleux équilibre, l’impudente posture de ce corps debout, la tête en bas. (…) C’est la concupiscente richesse, les jambes en l’air, sous la garde des sabres qui protègent, du Champ-de-Mars, ses abominables ruts; c’est la grande prostituée bourgeoise qui ouvre ardemment dans le ciel ses deux cuisses, conviant à d’infatigables fornications, dans l’espoir d’un nouvel enfantement de gain, l’omnipotent génie du siècle, l’abject Esprit de lucre. » (Joris-Karl Huysmans, L’Emblème (in La Revue indépendante), mars 1885)

« Dans le lointain, émerge le Trocadéro énorme, dressant de chaque côté d’un hydropique ventre, deux maigres jambes, clochetonnées de mules d’or. » (Joris-Karl Huysmans, La Revue illustrée, 15 janvier 1886)

« Cet incohérent palais du Trocadéro qui, vu d’un peu loin, ressemble avec son énorme rotonde et ses grêles minarets à clochetons d’or, à un ventre de femme hydropique couchée, la tête en bas, élevant en l’air deux maigres jambes chaussées de bas à jour et de mules d’or. » (Joris-Karl Huysmans, « Le Fer » (in Certains), 1889)